INFO-BURKINA

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Chute de Mamadou Tandja au Niger

 

La libération est arrivée !

Il 13h heures locales (12h TU) à Niamey dans la capitale nigérienne quand les premiers tirs à l'arme lourde ont été entendus au niveau du palais présidentiel.   En ce moment tout le gouvernement et le chef de l'Etat étaient rassemblés à la présidence pour un conseil des ministres exceptionnel. Les ministres présents sur place sont arrêtés, rassemblés par des militaires et transférés dans un autre camp. Quant au président Mamadou Tandja, il a été amené par des militaires vers un camp militaire à la périphérie de la ville. Les informations sont encore très confuses. Puis vers 21h TU, une déclaration radiodiffusée, « Les forces de défense et de sécurité du Niger ont décidé ce jour 18 février de mettre fin à la situation politique tendue que vit le pays», indique la déclaration lue par le porte- parole des putschistes. Ainsi donc, le père de la 6è République est tombé. En plein midi. Sa 6è République tant contestée n'aura duré que sept mois. Cette situation pourra- t- elle servir d'exemple aux voisins, à ceux qui pensent que leur pays ne peut avancer que par eux ?

Mamadou Tandja est un colonel de l'armée nigérienne. Il s'illustre dans la scène politique dès 1974 en participant avec le général Seyni Kountché au renversement du premier président nigérien Hamani Diori. C'est en novembre 1999 que le colonel Tandja parvient au pouvoir pour un mandat de cinq ans. Au terme de son mandat il sera réélu en novembre 2004 pour le deuxième et dernier mandat qui devait s'acheter en décembre dernier, la Constitution nigérienne limitant le nombre de mandats présidentiels à deux. Mais seulement voilà, le colonel Tandja a pris goût au pouvoir et décide de s'y installer définitivement au grand damne de tout. Il balaie tout sur son passage. L'Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle qui se sont opposées à son projet de modification de la Constitution, Tandja dissout ces deux institutions et organise un référendum pour avaliser son maintien au pouvoir durant trois ans. Au terme de ces trois ans colonel Tandja aurait la possibilité de se présenter aux élections organisées dans le cadre d'une sixième République instaurée par sa propre volonté.

Malgré les manifestations de l'Opposition nigérienne et les condamnations de la communauté internationale, Mamadou Tandja a fait la sourde oreille. Ni la suspension de l'aide extérieure, ni la suspension du Niger des instances de la CEDEAO n'ont fait plier la boulimie du colonel Tandja. C'est finalement ce 18 février que l'armée prend ses responsabilités pour destituer le dictateur Tandja. Les militaires putschistes instaurent un Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSDR) avec à sa tête Salou Djibo qui était jusque là chef d'escadron. Ce coup de force des militaires qu'on le veuille ou non est salvateur. Il libère enfin le brave peuple nigérien qui a toujours manifesté son opposition au sordide projet de Tandja. Quelque soit la durée de la nuit, le jour se lèvera, nous dit un adage.

Les événements du Niger devraient sagement inspirer ceux qui s'accrochent désespérément à une certaine démocratie à l'africaine (le peuple demande que je reste encore pour terminer mes grands chantiers ; ou encore je ne suis que la volonté du peuple et si le peuple dit oui alors…). Une vraie histoire de nègre ! Dans le but de canoniser leur péché, ils vont jusqu'à organiser des référendums qu'ils sont sûrs de remporter. Quel édifice peut- on encore construire quand on prend un quart de siècle pour rassembler le sable ? Nul n'est irremplaçable en ce bas monde. Cède dignement ta place, le travail continuera aisément. L'amour pour son peuple passe surtout par là ; quand on sait taire ses intérêts personnels pour écouter la voix du peuple qui gronde silencieusement.

Koundjoro Gabriel Kambou

 

 



19/02/2010
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