INFO-BURKINA

INFO-BURKINA

Débarquement du maire de Gaoua

COMMUNE URBAINE DE GAOUA

 

La population débarque  son maire

 

       On en a marre de toi maintenant. Tu nous a assez volé en si peu de temps. Le pouvoir est à nous, donc nous pouvons le reprendre quand nous voulons. C’est la substance du message lancé par la population de Gaoua ce lundi 5 mai 2008 à travers une mobilisation sans précédent et qui fera date dans l’histoire politique de cette ville.

 

       

        Parvenu (c’est le mot exact), à la tête de la mairie de Gaoua à l’issue des élections municipales d’avril 2006, Farayéri Frédéric DA avait d’entrée de jeu affiché son ambition de se faire de l’argent par tous les moyens. « J’ai investi quatre (4) millions dans la campagne électorale et il faut que ce vide soit couvert. » Au paroxysme de la crise de l’exploitation anarchique de l’or sur une des collines de Gaoua il avait déclaré sur les antennes des radios locales : « Dès mon arrivée à la tête de la commune, on a découvert de l’or partout. Pour moi c’est un don de nos ancêtres en vue du développement de la ville. » Toutes les crises depuis son accession à la tête de la mairie s’inscrivent sur le registre de l’argent, preuve qu’il est vraiment là pour se remplir les poches quoiqu’il en coûte. Crise au lycée municipal à quelques jours de la rentrée scolaire 2007 - 2008, marche des élèves et grève des enseignants dudit lycée pour frais de vacation non payés, marche des femmes de l’APFG pour blocage de leurs fonds, grève des bouchers pour augmentation injustifiée de taxes, procession des chefs coutumiers des villages de Sampoli, Sidoumoukar, Tambili, etc. pour profanation de la colline sacrée à travers l’exploitation anarchique de l’or par la complicité du maire… La goutte d’eau qui a fait déborder le vase ce 5 mai est l’achat par le maire d’un véhicule de 28 millions et la vente illicite de parcelles. La population a pris la décision d’arrêter l’hémorragie à travers une journée ville morte et une opération de démission du locataire de la mairie. Ce fut un succès sans faille au regard de la parfaite mobilisation. « On ne pouvait même pas trouver une cigarette pour acheter. Tout était fermé même jusqu’aux vendeuses de cacahuètes, personne ne marchandait. », raconte un agent des forces de l’ordre. La mairie fut envahie mais sans dégâts matériels, elle fut fermée par les manifestants et les clés remises au Haut Commissaire de Gaoua. Un autre groupe de manifestants alla au domicile du maire et là des chaises, matelas et robinet furent saccagés avant que le maire ne soit extirpé de sa chambre par les forces de l’ordre et conduit en lieu sûr.

 

 

                                   Farayéri DA jubilait sur du sable mouvant

         Personne ne l’attendait à la tête de la mairie mais c’est lui qui y accédera grâce à des coalitions bassement alimentaires et contre- nature. Malgré la majorité des conseillers obtenus par le maire sortant au soir des élections du 6 avril 2006, les hommes politiques venaient ainsi de voter contre la volonté de la majorité de la population.

         Mais une évidence était là, une réalité que l’on ne peut balayer du revers de la main : le bilan du maire sortant Louis Armand Miyemba OUALI. Que l’on aime l’homme ou pas, on est obligé de reconnaître ses qualités de fin négociateur, de soldat du développement et surtout son amour pour sa ville natale qu’il a toujours portée en son cœur et pour laquelle il est prêt à tout sacrifice pour son rayonnement le bien- être de sa population. Malgré le fait qu’il soit traité d’étranger par certains bébés politiques en manque chronique d’arguments et de projets de développement, il a toujours affiché dans ses actions et par son langage, son appartenance totale et réelle aux valeurs et à la culture de la ville qui l’a vu naître et grandir. Pendant ses cinq ans passés à la tête de la mairie de Gaoua, il a su donné à la ville un élan d’une ville émergente mais aussi et surtout une confiance aux investisseurs et bâilleurs de fonds dont certains ont même décidé d’installer leurs bureaux dans notre ville ( FICOD ). Capitale de la région du sud- ouest, LAMO redonnait peu à peu la fierté légendaire à la ville et faisait d’elle une vraie capitale de région. Alors comment remplacer un tel homme après un seul mandat, pendant que la majorité de la population lui renouvelait sa confiance ? Ne dit- on pas qu’on ne remplace pas une équipe qui gagne ! Le temps et les faits ont donné raison à ce dicton populaire.

Farayéri Frédéric DA son remplaçant ne s’est illustré qu’en ²bourreau du développement² et en homme politique peu mature. A ce propos un grand penseur de ce monde disait : « Il n’y a rien de scientifique en politique, quand le courant passe on peut faire élire une chèvre. »

Le débarquement de ce 5 mai devait arriver plus tôt mais son appartenance politique( CDP ) a fait sa brève chance. Mais le temps donne toujours raison au peuple et ce fut chose faite ce 5 mai 2008 à la grande satisfaction de tous et de toutes.

Alors se lève un nouveau soleil démocratique et de développement pour la commune urbaine de Gaoua.

Mais comment et qui gèrera le reste du mandat ?

                                                                      

                                                                àKoundjoro Gabriel KAMBOU



13/05/2008
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 151 autres membres