INFO-BURKINA

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Front national pour l’émergence des universités

 

                                        Une médiocrité embellie

          L’espace syndical de l’université de Ouagadougou vient d’enregistrer un nouveau né, ou plus exactement un clone : le front national pour l’émergence des universités, FNEU. Ainsi l’on continue à s’offrir des avantages indus autour du corps malade de l’université. Ce front n’est autre que le reflet d’un regroupement d’opportunistes décidés à se faire le maximum de profits avec la crise que traverse l’institution universitaire burkinabè. Emergence oui, mais cette émergence peut- elle se faire avec des responsables (dudit front) qui ont des résultats défaillants au campus ?

Après l’éphémère vie de la CAER, la coordination des associations estudiantines pour la réouverture, l’imaginaire fertile de ses concepteurs engendre le front national pour l’émergence des universités, FNEU. La durée de vie de la CAER qui était programmée prendre fin avec la réouverture de l’université, il fallait trouver un autre cadre pour continuer la fête. Et ce fut chose faite ce 17 janvier 2009.

On est unanime à reconnaître que l’université de Ouagadougou traverse une grave crise qui nécessite, pour en sortir, des échanges francs et directs entre nos autorités et toutes les couches de l’université de Ouagadougou. Le SYNADEC appelait autrefois à un aggiornamento de l’université de Ouagadougou, même si prématurément il a sacrifié cette juste et salutaire revendication sur l’autel de la liquidation des dettes sociales et de l’augmentation des salaires. Compréhensible.

Se concerter, réfléchir, prendre des décisions courageuses qui reflètent la réalité du terrain ; la voie idéale d’une émergence véritable de notre université. La solution n’est pas dans la multiplication des fronts ou associations. La crise de l’université ne doit pas servir à embellir la médiocrité de certains étudiants qui n’en sont plus un. Oui nous voulons la saine émergence mais nous ne devons pas pour cela immerger l’excellence dont jouit notre université. L’émergence de l’université que nous appelons de tous nos vœux n’est pas synonyme d’immersion des maux dont elle souffre aujourd’hui, mais plutôt leur traitement sérieux.

La création d’un front censé faire émerger nos universités ne pose pas de prime abord un problème ; par contre la qualité académique et la couleur politique de ses dirigeants laisse à désirer. Selon des sources académiques, l’actuel président du FNEU, inscrit au troisième cycle de l’UFR / SJP a au terme de l’année académique 2007 – 2008, eu des résultats défaillants. Alors, quel crédit accordé au président d’un syndicat dont la pire souffrance est le travail bien fait honnêtement ? Un président dont son chemin et celui de l’excellence ne se croisent jamais ?

Le rôle d’un syndicat à notre avis est de lutter, critiquer, orienter et proposer les voies et moyens qui lui semblent meilleures. Et ce travail demande beaucoup de sagesse, d’indépendance d’esprit, d’intelligence et bien sûr de l’excellence. Etant, paraît- il, dans un Etat de démocratie, l’on ne peut être par principe contre la diversité et l’expression de la pluralité. Mais dans cette démocratie, il faut avoir le sens du respect de l’intérêt et des aspirations de la majorité, règle d’or de la démocratie. Alors de grâce, arrêtez d’amuser la galerie. Cessez d’hypothéquer l’avenir de générations entières d’une nation. Avec dignité et sérieux, étudiez. Car il est temps.

 

                                               Koundjoro Gabriel KAMBOU

 



05/02/2009
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