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Investir dans l'agriculture familiale: le plaidoyer d'Oxfam et ses partenaires

OXFAM et ses partenaires demandent à l’Etat d’investir dans l’agriculture familiale pour briser le cycle de la faim au Burkina Faso

 

La deuxième édition de la Semaine CULTIVONS, avec l’activité-phare des « Koudou du Faso », envisage de créer un débat public dans un contexte de post-crise alimentaire sur la production, la consommation et la transformation des produits locaux.

 

Au moment où les perspectives de récolte pour 2012 semblent positives, OXFAM et ses partenaires lancent un appel au Gouvernement Burkinabè pour qu’il  investisse davantage dans les exploitations familiales afin d’accroître la production agricole  et d’assurer la sécurité alimentaire.

 

Cet appel, lancé dans le cadre de la Semaine CULTIVONS qui se déroulera à Ouagadougou du 13 au 20 Octobre, intervient quelques mois après que le pays a été affecté par une grave crise alimentaire qui a touché plus de 2 millions de personnes et 18 millions dans toute la sous-région ouest-africaine.

 

« Nous ne pouvons pas éviter la sécheresse, mais c’est notre responsabilité de mettre fin aux crises alimentaires, spécialement dans nos pays qui sont de plus en plus vulnérables aux chocs climatiques et aux fluctuations des prix des aliments » a dit Omer KABORE, Directeur pays d’Oxfam au Burkina Faso.

 

L’agriculture familiale : une solution à la crise alimentaire ?

Au Burkina Faso, les petites exploitations familiales occupent près de 80% de la population, un potentiel de production capable de  satisfaire l’ensemble du pays. Cependant aujourd’hui, la production peine à répondre effectivement aux besoins alimentaires des Burkinabè.

 

« Le Burkina Faso peut nourrir sa population et éviter que des crises de cette dimension se répètent si les agriculteurs sont bien soutenus. Aider le petit producteur à nourrir sa terre lui permettra d’avoir en retour une bonne production pour assurer sa sécurité alimentaire, celle de la communauté et des consommateurs » a déclaré Marc GANSORE, Secrétaire Général de la Confédération Paysanne du Faso.

 

Les petits agriculteurs rencontrent d’énormes difficultés pour produire et couvrir les besoins alimentaires de leurs familles  et dégager des surplus pour le marché et pour le pays. Spécifiquement, les femmes, qui malgré leur rôle essentiel dans la production et transformations des produits agricoles,  ont des difficultés d’accès à la terre. Elles cultivent trois fois moins de superficie que les hommes, accèdent à moins de 10% du crédit disponible en Afrique de l’Ouest, et seulement un petit pourcentage de femmes (8%) ont accès aux parcelles aménagées et irriguées.

 

Dans un avenir de forte croissance démographique où les prix des aliments de base comme le riz doubleront probablement au cours des vingt prochaines années, il est indispensable de garantir une production locale qui satisfasse la demande des populations. Comme le rapport Plan d’Urgence pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (2008) le confirme, l’essentiel de la production agricole continuera d’être assuré par de petits producteurs et productrices, s’ils sont soutenus par des investissements.

 

Pour cela, l’État doit prioriser l’investissement agricole, surtout au profit des petits producteurs et productrices, et en tenant compte du besoin d’adaptation au changement climatique et la prévention des crises environnementales dont le pays est victime.

 

Selon les membres de la campagne CULTIVONS, les besoins sont énormes, mais ces appuis doivent se concrétiser prioritairement en :

  • Un meilleur accès aux semences améliorées en quantité et qualité suffisante et en temps opportun ; les semences déterminent le 40% du rendement de la production des agriculteurs.
  • Un meilleur accès au crédit des petits producteurs ruraux en révisant le taux d’intérêt qui ne dépasse pas  deux chiffres (7-9%) car la pratique actuelle exclut la majorité des petits producteurs au crédit.
  • Une promotion de l’assurance agricole pour protéger les agriculteurs et favoriser l’intensification agricole avec son exonération totale ou  à défaut une subvention de 50% de leur prime comme c’est le cas au Sénégal
  • La construction de résilience avec le développement de :

o   réserves alimentaires paysannes, communautaires et nationales afin d’assurer la disponibilité de la nourriture et de l’aliment de bétail en cas de crise, et d’influencer le marché afin d’éviter la volatilité des prix.

o   La protection sociale afin d’éviter la décapitalisation des ménages et de permettre la construction de moyens d’existence durables.

  • Renforcement et promotion de la consommation responsable. Nous demandons à tous les Burkinabè de faire le bon choix et de contribuer à la construction d’un avenir meilleur où tout le monde mange à sa faim.

« Nous savons que, si  nous nous engageons tous à consommer les aliments cultivés sur nos terres, la production des petits agriculteurs augmentera et par conséquent, l’investissement dans l’agriculture familiale» déclare Pierre NACOULMA, président de la Ligue des Consommateurs du Burkina Faso.

 

La Semaine CULTIVONS et les « Koudou du Faso » 

Pour mobiliser toutes les parties prenantes face aux possibles solutions à la crise alimentaire, OXFAM et ses partenaires organisent la Semaine CULTIVONS, une série d’activités qui se déroulera du 13 au 20 Octobre 2012 à Ouagadougou.

 

Durant cette semaine, des débats, un forum sur les exploitations familiales, une exposition itinérante des photos et la projection du film « Les moissons du futur » seront organisés autour du thème « investir dans l’agriculture familiale pour briser le cycle de la faim au Burkina Faso. 

 

Le clou des activités interviendra le samedi 20 octobre au SIAO avec la 2e édition des « Koudou du Faso », une compétition de plats et boissons à base de produits locaux  qui rassemblera 32 restaurateurs/trices, structures de transformation agroalimentaire burkinabè. Après le succès populaire de la 1re édition des « Koudou du Faso » en 2011, l’innovation cette année sera le marché des produits locaux qui permettra au public de découvrir la gamme des produits de notre pays et de s’en procurer pour préparer des plats burkinabè à la maison.

 

L’ouverture des « Koudou du Faso » est placée cette année sous le haut parrainage de Monsieur Rock Marc Christian KABORÉ, Président de l’Assemblée nationale, et la clôture sera présidée par le Ministre de l’Agriculture et de l’Hydraulique, Monsieur Laurent SEDOGO.

 

OXFAM

 



12/10/2012
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