Vous revenez de la Suisse et des Etats- Unis où vous avez pris part à un programme, de quoi s’agit- il exactement ?
Avant de répondre à votre question, permettez- moi de rendre grâces à Dieu qui a permis que tout se déroule bien, je remercie aussi l’Ambassade des Etats- Unis à Ouagadougou pour l’accompagnement. Pour répondre à votre question, il s’agit d’un programme pour jeunes activistes d’internet pour les droits humains et la liberté d’expression, appelé en anglais Internet Freedom Fellows. La défense et la promotion des droits humains par internet est une priorité pour l’administration Obama. C’est dans ce cadre que le Secrétariat d’Etat américain a initié ce programme qui est conduit par la Mission des Etats- Unis auprès de la Mission des Nations Unies à Genève.
Ce programme est à sa deuxième édition cette année et j’ai eu la chance de faire partie des six (6) jeunes sélectionnés à travers le monde. Le programme s’est déroulé en trois phases du 19 au 30 juin 2012 : la première phase à Genève en Suisse, la deuxième à Washington DC et la troisième phase à San Francisco aux Etats- Unis. J’étais fier de représenter mon pays et l’ensemble du continent africain. Les participants venaient de l’Inde, de la Syrie, de l’Azerbaïdjan, du Venezuela du Cambodge et bien sûr du Burkina Faso.
Justement, comment avez- vous été sélectionné ?
C’est l’Ambassade des Etats- Unis ici à Ouaga, connaissant ce que je fais en tant que blogueur (http// :gabilyd.blog4ever.com ; je fais remarquer que j’anime plusieurs blogs), et journaliste reporter d’images pour les droits humains et la liberté d’expression à www.droitlibre.tv, a proposé ma candidature à cette compétition d’envergure mondiale, laquelle candidature a été retenue par la Mission des Etats- Unis à Genève. Je considère ma sélection à ce programme comme un honneur fait au combat et aux sacrifices de tous les jeunes, hommes et femmes du Burkina qui ont donné de leur temps et même de leur vie pour que notre pays soit un pays de démocratie, d’égalité et de libertés pour tous et toutes. Nous devons être fiers de tous ces combats et nous engager à les poursuivre pour le bonheur des générations actuelles et de celles à venir. C’est notre devoir, c’est notre responsabilité.
Quel a été le contenu du programme ?
A Genève nous avons eu plusieurs rencontres avec des ambassadeurs, des spécialistes des questions de droits et d’internet. Nous avons aussi animé une conférence de presse, une conférence par webcast à la Mission des Nations unies, des visites d’échanges avec des organisations affiliées aux Nations unies, etc. L’objectif de ces rencontres est de nous permettre de faire des plaidoyers et de nouer des contacts avec les spécialistes et des organisations du domaine. Sur ce plan l’agenda a été très bien rempli.
La deuxième phase du programme qui s’est déroulé à Washington DC nous a permis d’avoir une séance de travail au Département d’Etat américain, des visites d’échanges et de plaidoyers avec d’autres organisations gouvernementales et non gouvernementales, une visite touristique pour découvrir la capitale américaine. A San Francisco qui était la dernière étape de notre tournée, en plus des différentes rencontres, nous avons eu l’occasion de visiter les locaux de deux géants de l’informatique à savoir Google et Yahoo, sans oublier la conférence que nous avons animée à l’université de Standford.
Donc vous revenez bien outillé alors ?
En tout cas sur le plan de l’expérience et des échanges on peut le dire ! C’était une très belle tribune pour parler des efforts, de l’engagement et des espoirs des Burkinabè pour un pays de démocratie réelle et de libertés. Les médias sociaux sont un moyen incontournable pour y arriver.
Qu’est-ce que vous prévoyez faire après ce voyage ?
Mon ardent désir est de partager mon expérience avec la jeunesse burkinabè. Je prévois organiser les prochains mois à venir, des sessions de formations à l’utilisation des médias sociaux et surtout à l’animation des blogs. Mais il nous faut pour cela un accompagnement nécessaire. La jeunesse a l’engouement d’apprendre et d’utiliser ces nouveaux outils, il ne reste que la formation et l’accès à l’outil informatique. Nous devons travailler à montrer à la jeunesse le meilleur usage d’internet. Internet est une arme, il est donc important de savoir comment manipuler cette arme pour ne pas faire des victimes mais plutôt construire des sociétés démocratiques, libres et prospères.
Propos recueillis par Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net