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Le coton OGM rapporte moins aux agriculteurs que le coton bio

Jonas Hulsens est chargé de campagne agriculture durable chez Greenpeace Belgique. Il dénonce ici les conséquences sociales du coton OGM dans les pays du Sud.

 

Pourquoi les semences OGM rendent–elles les paysans dépendants des semenciers ?


Parce qu’elles obligent les fermiers à racheter des semences chaque année. Mais cette dépendance est plus largement le fait de l’agriculture intensive puisque même pour les semences hybrides, les agriculteurs doivent les acquérir chaque année.

Il y a également une dépendance à l’égard des produits chimiques. Cette dépendance est encore renforcée dans le cas des plantes OGM qui demandent des produits phytosanitaires spécifiques en général vendus par le fournisseur des semences.

Ce n’est pas le cas pour le coton Bt, qui produit un insecticide ; mais même les agriculteurs qui cultivent du coton Bt continuent à utiliser des insecticides.

Quelles sont les conséquences financières de cette dépendance ?


Greenpeace a fait une étude qui compare le revenu net d’agriculteurs qui utilisent du coton Bt et de ceux qui pratiquent l’agriculture biologique. Cette étude a prouvé que malgré l’usage de semences OGM, sensées leur épargner l’emploi de produits phytosanitaires, ils en utilisent beaucoup. En fin de compte ils ont des coûts plus élevés que les agriculteurs bios. Or dans les pays du Sud, les paysans s’endettent le plus souvent (en début de saison) pour absorber ces coûts.

 

On entend parler de nombreux suicides liés à ce problème, qu’en est-il ?


Cet endettement est en effet la cause d’une importante vague de suicides en Inde, mais là encore, ce phénomène est aussi plus largement le résultat de l’agriculture intensive.

Quel que soit le type d’agriculture qu’ils pratiquent, les producteurs de coton ont de bonnes et de mauvaises années. Or les dettes contractées pour acheter des produits chimiques ou des semences OGM aggravent beaucoup la situation les mauvaises années, au point de conduire à des gestes de désespoir.

Les paysans qui pratiquent l’agriculture biologique ne sont pas soumis à de tels investissements et sont donc beaucoup moins vulnérables en cas d’échec. Il faut aussi garder à l’esprit que les variétés locales sont beaucoup plus adaptées aux conditions climatiques que rencontrent les paysans. Mais dans certains pays, comme en Inde, des politiques de subventions favorisent clairement le coton OGM et nuisent aux semences locales. C’est même souvent très difficile pour les producteurs de trouver des semences non-OGM : le choix et la disponibilité sont beaucoup plus restreints.

 

Extrait de la brochure du Trade for Development Centre : "La filière du coton : une mondialisation cousue de fil blanc", téléchargeable gratuitement.

Befair.be





05/03/2012
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