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Newseum : le musée de la presse et des émotions


En la faveur d’un séjour de travail dans la capitale américaine, nous en avons profité pour faire un tour touristique de cette ville du président George Washington. De l’emblématique Maison Blanche à l’imposant Capitole en passant par le mémorial dédié à Abraham Lincoln, c’est surtout le musée de la presse Newseum qui a surtout retenu notre attention. Des images inédites des attentats du 11 septembre 2001 aux images d’éminents photographes qui ont immortalisé l’histoire humaine à travers le monde, bref retour émouvant dans l’histoire américaine et mondiale.


D’entrée de jeu, à l’image du pays et de leurs réalisations, inutile de vous décrire la grandeur de ce musée américain pour rendre hommage aux œuvres de ces hommes et femmes qui ont risqué, qui risquent et qui risqueront leurs vies pour informer les hommes et immortaliser leurs actions, bonnes comme mauvaises. Ne pouvant donc faire tout le tour, nous avons choisi la salle des photographies qui ont marqué l’histoire des hommes. La visite commence par les images des attentats du 11 septembre 2001. Des images insoutenables. Des frissons. L’Amérique a vraiment souffert de ces attentats. « On comprend leur peur, leur haine du musulman quand on voit ce qui s’est passé », me confie mon guide d’origine arabe. Ici la photo d’une femme en larmes couverte entièrement de poussière, là une autre surprise dans son bureau par l’écroulement du World Trade Center, un groupe de gens étourdis ne sachant par où courir ; de l’autre côté un homme tombant du haut de l’immeuble ; les photographes et caméramen n’ont visiblement rien raté de ces événements douloureux. C’est comme s’ils s’y attendaient. Notre impression s’est confortée quand nous avons progressé dans la salle où est diffusé en boucle le documentaire qui fait revivre le direct de cette journée fatidique du 11 septembre 2001 dans le pays de l’Oncle Sam. Le deuxième avion par exemple qui a percuté l’une des deux tours jumelles a été filmé dans son intégralité. Une explication m’est fournie par mon guide : « en fait aux Etats-Unis vous trouvez toujours des gens en train de filmer les monuments avec leurs appareils… »


Nous continuons notre visite vers les chefs d’œuvre photographiques immortels. La première photo est celle d’enfants assassinés et rassemblés. L’homme est cruel. Parmi les photographies du 11 septembre, une exprime la grandeur et le patriotisme des Américains. Au milieu des décombres des immeubles écroulés, un groupe d’hommes replantent le drapeau américain ; simplement pour dire à ceux qui les ont frappé, « L’Amérique est debout et elle ne tombera jamais ». Nous trouvons dans cette visite, des images de la période de l’apartheid en Afrique du Sud : l’image d’un homme en train de cramer dans les flammes d’autres hommes. Qui est- il ? Qu’a- t- il fait pour mériter un tel sort ? Terminons là notre visite par une icône sud africaine de la photographie, Kevin Carter. En 1993, c’est ce photojournaliste qui a immortalisé la réalité de la famine qui décimait les Soudanais : un enfant mourant et un vautour qui attend impatiemment que ce mourant qui n’a pratiquement plus de chair sur sa peau expire pour qu’il dévore ce qui peut encore l’être. Cette image a fait le tour du monde, elle a ému le monde. Carter a reçu des lettres outrageuses qui lui demandaient pourquoi il n’a pas pris cet enfant avec lui. Il répondit : « Je suis réellement désolé, je ne l’ai pas pris. » Certainement gagné par le remords, Kevin Carter, à l’âge de 33 ans mis fin à ses jours.


Koundjoro Gabriel Kambou

Washington DC 



27/06/2012
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