INFO-BURKINA

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Pillages et incendies au Burkina: Où allons- nous ?

Il ya urgence, et c’est peu de le dire. Il y a nécessité que l’on réfléchisse conséquemment pour trouver une réponse à cette question fondamentale: « où allons- nous ? ». Voilà maintenant cinq mois que le pays brûle, que le peuple gémit. Les élèves manifestent et brûlent ; les militaires tirent, tuent, volent et violent. En toute impunité. Sans être contre la recherche de la justice, de l’égalité des droits et de meilleures conditions de vie et de travail, nous invitons les uns et les autres à réfléchir avant d’agir.


« Le Burkina Faso est à la croisée des chemins ». Cette phrase du président Blaise Compaoré se justifie plus aujourd’hui qu’avant. Le pays agonise. L’autorité de l’Etat est quasi inexistante. Depuis le mois de février 2011, on brûle, on tire, on vole et viole et on pille. Et il n’y a rien. La crise est profonde. Pour soigner définitivement la gangrène plusieurs remèdes traditionnels et modernes ont été appliqués. Dissolution du Gouvernement ; relèvement de chefs militaires ; prières dans les Eglises et mosquées ; visites de bénédiction chez le Mogho Naaba et les chefs religieux ; tournées d’explication dans les régions administratives et garnisons du pays. Mais rien n’y fit. Les incendies, les tirs, les pillages continuent.

 

Si les revendications du monde de l’enseignement sont claires et précises, ce n’est pas le cas des bidasses. Les élèves, les étudiants, les enseignants réclament vérité et justice pour leur camarade Justin Zongo, de meilleures conditions d’étude pour les uns et de travail pour les autres. C’est le concentré de la plateforme du monde enseignant. Mais bien malin qui saura décliner clairement les revendications des militaires mutins. Si au départ ils ont prétexté une décision de justice, puis des primes et des indemnités, l’on comprend mal les actes de vandalisme, de pillage, de vols, de viols qu’ils continuent de perpétrer sur les paisibles populations et leurs biens. Pour un oui ou pour un non ils se ruent sur nos commerces et nos biens. Mais ils ne seront jamais punis, ni même inquiétés. Le peuple en a marre. Il est temps que les mutins pillards définissent clairement leurs intentions et aillent droit au but.

 

Le chiffre 13 emportera-t-il Blaise ?

 

La superstition est souvent tenace. Le chiffre 13 serait maléfique. Cette croyance a pris forme avec la trahison de Jésus par Judas Iscariote. La 13ème personne qui était à table avec Jésus et ses disciples était bien Judas le traitre. Ça fait réfléchir. Il existe de grands hôtels où il n’y a pas de chambre n° 13, et des avions où le siège 13 ne figure pas.

 

L’illustre journaliste burkinabè Norbert Zongo a été assassiné avec trois de ses compagnons le 13 décembre 1998. Le pays plongea alors dans une grave crise. Les troubles scolaires et académiques nés de cet assassinat avaient conduit à l’invalidation de l’année académique 1999 – 2000 à l’université de Ouagadougou. Le pouvoir de la 4ème République avait vacillé. Mais depuis 1998 à nos jours, aucune justice n’a été rendue à Norbert Zongo. Le dossier fut même classé sans suite. 1998 à 2011, cela fait 13 ans qu’il fut calciné un 13 décembre. 13 ans après le pouvoir de Blaise Compaoré est à la croisée des chemins. Défié, décrié et … humilié. 13 décembre. 13 ans. Le chiffre 13. Superstition ou réalité ? Wait and see !

 

Koundjoro Gabriel KAMBOU



03/06/2011
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