INFO-BURKINA

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Profanation de la tombe de Sankara: Son épouse condamne

Le 27 juillet dernier, l’opinion nationale et internationale découvraient la profanation de ce qui est supposé être la tombe du Président Thomas Sankara. Un acte abominable. Quelques jours après, son épouse Mariam Sankara qui réside à Montpellier en France a fait la déclaration dont teneur suit :


C’est avec une émotion et une consternation profondes que nous, membres de la famille du président Thomas Sankara, avons appris l’horrible nouvelle de la profanation de sa sépulture dans le cimetière de Dagnoën, à Ouagadougou. Face à un tel acte d’une horreur inqualifiable, nous ne pouvons qu’exprimer notre colère et notre indignation, mais aussi notre condamnation avec la plus grande fermeté.

Attaquer ce sépulcre, supposé être celui du président Thomas Sankara, est indiscutablement une insulte à sa mémoire et à celle de tous ceux qui sont tombés à ses côtés. Tout laisse à penser que les lâches auteurs de cet acte barbare ont voulu, à travers cette profanation, souiller ce grand homme qui, même mort, continue manifestement à gêner les auteurs et les commanditaires de son assassinat.

Au-delà de son ignominie, contraire aux valeurs séculaires de la société burkinabè, cet acte est symptomatique du refus de justice qui continue d’entourer son assassinat mais, de façon plus générale, de l’impunité qui constitue le lit du régime Blaise Compaoré.


Il nous apparaît également évident que cette profanation qui, semble-t-il, s’est accompagnée du déversement d’un liquide étrange sur la tombe, vise indiscutablement à contrecarrer l’action que nous avons engagée devant les juridictions du Burkina Faso pour que soit démontré et certifié que le corps du président Thomas Sankara repose effectivement dans une des treize tombes hâtivement creusées dans la nuit du 15 octobre 1987.

Cette action initiée depuis plusieurs années vise, pour nous, à lui assurer son droit effectif et inaliénable à une sépulture digne et à permettre à toute la famille Sankara, à mes enfants et moi-même de commencer enfin le travail du deuil que ceux qui l’ont lâchement assassiné nous ont empêché de faire jusqu’à ce jour.

Cette ignoble et inacceptable profanation vient confirmer un fait déjà patent à l’époque : le projet machiavélique de mausolée et de réhabilitation lancé à cor et à cri en son temps par le régime de Blaise Compaoré n’était que de la poudre aux yeux pour essayer d’endormir la vigilance de ceux qui, partout dans le monde, se battent pour que la lumière soit faite sur cet assassinat et qu’éclate la vérité.

Nous exigeons donc que tous les moyens soient mis en œuvre par l’Etat burkinabè pour appréhender et sanctionner les auteurs de cet acte barbare afin que ce type d’agissement ne demeure pas impuni ; même si nous sommes sans illusion quant aux suites qui seront réservées à nos requêtes, compte tenu de l’impunité qui règne en maître au Burkina Faso.

L’affaire de l’assassinat du président Thomas Sankara, celle du journaliste Norbert Zongo ou, plus récemment, la mort du jeune Justin Zongo et bien d’autres sombres histoires démontrent suffisamment cette impunité.

Appelons tous les Burkinabè à se mobiliser contre l’impunité, face à laquelle nul n’est à l’abri.


Montpellier, le 29 juillet 2011

Pour la famille,

Mariam Sankara



02/08/2011
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