INFO-BURKINA

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Quitus aux orpailleurs pour exploser Ouagadougou ?

Y’a t- il encore un commandant à la manœuvre du navire battant pavillon Burkina Faso ? La question se pose avec acuité après la succession des drames dus au manque de rigueur dans la gouvernance et la protection des citoyens burkinabè. 9 jours après la forte explosion au quartier de Larlé de Ouagadougou qui a fait cinq morts, une trentaine de blessés et des dégâts matériels importants, c’est une autre explosion qui est intervenue le jeudi 24 juillet au quartier Tanghin de Ouagadougou. Cette deuxième explosion de Tanghin comme celle de Larlé seraient dues à des explosifs entreposés par des orpailleurs. Des explosifs entreposés au cœur d’une capitale d’un pays émergent à l’insu total des autorités, des forces de défense et de sécurité. Les Burkinabè sont- ils encore en sécurité ?

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En principe, l’importation et la vente des pétards et de tout engin explosif sur toute l’étendue du territoire burkinabè sont interdites. Alors comment se fait- il que des individus réussissent à stocker autant de quantité d’explosifs capables de raser littéralement tout un quartier ? Comment ces explosifs entrent-ils sur notre territoire jusqu’à Ouagadougou ? S’il y a autant de stocks d’explosifs dans la capitale, qu’en est- il des autres localités où l’orpaillage a imposé son diktat ? Ce sont certainement des tonnes d’explosifs qui attendent de broyer d’innocents burkinabè.  Après le drame de Larlé, les services de la gendarmerie avaient revelé lors d’une conférence de presse tenue le 16 juillet que quinze(15) cartons de gomme (GOMA 2ECO), cinq (05) rouleaux de fils électriques de couleur jaune Ricord (detonating cad 6 mg) et safety fuse, deux (02) cartons de charges explosives (Electric detonator et plain detonator), chaque carton contenant environ 5000 têtes explosives avaient été stockés dans une maison qu' un individu avait louée dans ledit quartier. Le 24 juillet 2014, soit seulement 9 jours après l’explosion de Larlé, c’est au tour de Tanghin d’enregistrer une explosion dans une cour d’habitation. Selon les premiers éléments de l’enquête policière, l’engin explosif appartiendrait à un orpailleur.

 

L’éclat de l’or a-t- il aveuglé les autorités burkinabè ?

 

Il faut le reconnaître et le dire, depuis que l’orpaillage a atteint sa vitesse de croisière dans notre pays, notre sécurité physique, morale, sociale et culturelle est en laisse- guidon. Rien ne semble pouvoir limiter ou mettre un terme à la toute puissance des orpailleurs. Les produits dangereux comme le cyanure circulent, se vendent et se manipulent sans aucun contrôle rigoureux. L’éclat a comme aveuglé toute la chaîne autoritaire du Burkina Faso. L’argent de l’orpaillage suffit à corrompre tout le circuit qui devait garantir le respect des lois et de la sécurité des Burkinabè. Nos autorités ferment alors les yeux, affirmant avec une indolence inouïe que l’orpaillage est une activité qu’elles ne peuvent pas interdire. Soit, mais cette activité ne doit- elle pas s’exercer dans la rigueur du respect de nos lois ?

 

La protection de haut

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La certitude de la complicité de certains responsables politiques comme de l’exécutif n’est plus à démontrer. Ils sont nourris au biberon de l’orpaillage, livrant ainsi des millions de Burkinabè, leur avenir, leur sécurité à tous les niveaux à la merci d’orpailleurs véreux sans foi ni loi. Comment comprendre par exemple qu’à Gaoua, un responsable politique du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir), décoré presque chaque année, puisse mener allègrement ses activités d’orpaillage dans la ville de Gaoua avec le cyanure, un produit hautement toxique ? Il a fallu que ce dernier s’oppose au choix d’un nouveau responsable par la direction nationale du CDP pour Gaoua pour que deux jours après l’échec de la cérémonie d’installation, des forces de sécurité puissent aller arrêter ses ouvriers, ce dernier ayant eu le temps de prendre la clé des champs. En clair, tant que tu détiens une carte de membre du parti et que tu ne te mets pas en travers de la route du CDP, tu peux faire n’importe quoi dans ce pays sans être inquiété le moins du monde. En ces temps de saison pluvieuse où les activités d’orpaillage sont interdites par la loi, nul n’est besoin de démontrer qu’elles se poursuivent, sans gaz. On attend le prochain éboulement pour bomber le torse, mou. Récemment, un ministre nous confiait son extrême inquiétude quant au phénomène de l’emploi des enfants dans les sites d’orpaillage. A quel type d’émergence ces bourgeons damnés de l’or auront- ils droit en 2015 ?

Gabriel Kambou



02/08/2014
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