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Salif Diallo : condamné pour complicité de crimes économiques et de sang

 

Mirage ou espoir ? Dans un Etat dit de droit, c’est ce qui devait être. Ni plus ni moins. Lors d’une conférence de presse du MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès) animée le lundi 2 novembre 2015 à Ouagadougou, Salif Diallo, ancien tout puissant ministre et numéro 2 du pouvoir de Blaise Compaoré a affirmé sans ambages : «  nous assumons le passif comme l’actif du régime de Blaise Compaoré. Nous avons diné avec le diable, mais nous ne sommes pas le diable. Nous avions des fourchettes très longues ». C’est un aveu. Intéressant.

 

Salif Diallo comme la plupart des ténors du MPP étaient avec Blaise Compaoré dès les premiers moments de son coup d’Etat sanglant du 15 octobre 1987. Ensemble ils ont appris à marcher dans le sang et à dormir bercés par la mélodie des pleurs et soupirs des veuves et orphelins. Ils ont réduit l’époux ou le père au silence. Définitivement. Thomas Sankara ; Guillaume Sessouma ; Oumarou Clément Ouédraogo ; Dabo Boukari ; David Ouédraogo ; Norbert Zongo, puis l’écho s’éloigne avec lui, les centaines de noms.

 

Ensemble, main dans la main, ou plutôt dans une commune conscience, les amis d’octobre 87 ont mis l’économie du Burkina Faso à genoux. Ils ont spolié, bradé, détourné, érigé le clanisme, le népotisme, la corruption en règle de gouvernance. Dans l’arrogance et l’indifférence, ils ont fêté leurs milliards. Pendant un quart de siècle, ils ont donc commis des assassinats massifs. Silencieux certes, mais non moins des assassinats.

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En avouant publiquement avoir pris part au festin macabre pendant si longtemps, Salif Diallo et ses compagnons doivent répondre devant les juridictions compétentes pour complicité de crimes économiques et de sang. Celui qui commet l'infraction n'est pas le seul à risquer la condamnation. Ceux qui l'ont aidé, ou provoqué son comportement sont en effet sanctionnés par le droit pénal à travers la notion de complicité. Le complice est celui qui participe à l’infraction à côté de celui qui commet lui-même l’infraction, sans exécuter les mêmes actes que celui-ci. « Nous avons diné avec le diable, mais nous ne sommes pas le diable », Salif Diallo.

 

Soit maintenant, soit plus tard, ici ou ailleurs, elle retentira : « monsieur Diallo Salif, la justice vous reconnaît coupable de complicité de meurtre, de recel de cadavre, de détournements de fonds publics, de malversations. Elle vous condamne à… ».

 

Gabriel Kambou

 



04/11/2015
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