INFO-BURKINA

Entrée en vigueur dès la rentrée prochaine

La dynamique de globalisation dans laquelle est engagé notre monde aujourd'hui exige que nos compétences soient exportables et donc conformes aux normes reconnues et admises. La formation universitaire et professionnelle plus que jamais a l'obligation de s'adapter aux exigences à l'échelle mondiale. Le système Licence Master Doctorat (LMD) est à nos portes. Son application est une urgence, une nécessité. L'université de Ouagadougou se prépare activement à y entrer. Le jeudi 2 avril dernier, la présidence de l'université a organisé une conférence pour présenter et expliquer le système LMD aux représentants des associations et syndicats d'étudiants. La conférence a été animée par le professeur Amidou Touré, coordonnateur du système LMD de Ouagadougou et directeur du centre de pédagogie universitaire (CPU).

   Longtemps annoncé, le système LMD entre enfin en vigueur dès la rentrée académique 2009 – 2010 dans les UFR SEA et SVT, et concernera les étudiants de première année. Les autres UFR devront patienter jusqu'à la rentrée 2010 – 2011.

Le LMD est un système de formation qui comporte une architecture des études en trois grades à savoir la licence, le master et le doctorat ; une organisation des formations en semestres et en unités d'enseignement capitalisables ; et des contenus structurés en domaines pluri et transdisciplinaires comportant des parcours diversifiés. Le système LMD se fonde sur deux axes essentiels. Le premier axe est relatif à la semestrialisation. L'enseignement est organisé en semestres et le semestre devient ainsi la durée périodique de l'enseignement. Chaque semestre comporte en moyenne quatorze à seize semaines. Ainsi la licence s'obtient en six (6) semestres, le master en quatre (4), et le doctorat en six (6) semestres. Le deuxième axe est celui de la capitalisation. Les contenus sont découpés en unités d'enseignement que l'étudiant acquiert une à une et qu'il capitalise. Chaque unité d'enseignement a une valeur mesurée en crédit et le crédit a en moyenne vingt (20) à vingt- cinq (25) heures.

L'application du système LMD exige de rénover profondément le système d'enseignement supérieur. Les enseignants sont invités à enseigner autrement en se fondant sur l'usage des techniques pédagogiques modernes utilisant les ressources technologiques actuelles et en prenant les apprenants comme des acteurs adultes et responsables de leur formation. Ils doivent aussi évaluer autrement c'est- à- dire évaluer pour valoriser et non pour sanctionner ou sélectionner ; ce qui implique de revoir tout le système d'évaluation en multipliant la palette des outils d'évaluation. Dans cette dynamique de rénovation, l'étudiant est aussi amené à étudier autrement. Loin du "tout- puissant boilo", l'étudiant devient un apprenant actif grâce à l'importance accordée au travail personnel, à un tutorat et une orientation individualisés, une initiation effective et continue à la recherche documentaire et à l'investigation scientifique, la mise à sa disposition de supports de cours et la multiplication des opportunités d'acquérir de l'expérience professionnelle avant la sortie de l'université.

Le système LMD vise donc à permettre à l'apprenant de se construire un parcours adapté à ses possibilités et à ses besoins. La rénovation en profondeur de tout le système et de toute la vie universitaire constitue un véritable changement de mentalité, une autre vision de la formation universitaire. Ainsi les universités du Burkina s'inscriront dans le processus de transformation sociale, politique et économique en devenant un des leviers du développement durable de la nation burkinabè.

Koundjoro Gabriel KAMBOU