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Visite de Barack Obama en Afrique

Le "fils prodigue" est revenu en famille

Les 10 et 11 juillet dernier l’Afrique en général et le Ghana en particulier étaient en liesse d’accueillir le "Fils prodigue" devenu l’homme le plus puissant du monde. Une fierté continentale, une dignité retrouvée pour tous les Noirs et un "back to my roots" pour Barack Obama et toute sa famille. Le fils est venu et il a parlé à ses frères. Devant le parlement ghanéen Barack Obama s’est adressé à l’Afrique et aux africains. « L’avenir de l’Afrique appartient aux Africains. » Un discours apprécié par tous parce qu’il appelle tout le monde à la responsabilité, au travail et au respect des valeurs démocratiques. Qui mieux que lui pouvait dire ces vérités aux Africains ?

D’entrée de jeu le premier président noir des Etats- Unis d’Amérique Barack Obama a reconnu son appartenance à la famille africaine, appelé ses frères à se forger leur avenir, et invité ses pairs à suivre l’exemple du Ghana. « Après tout, j’ai du sang africain dans les veines, et l’histoire de ma famille englobe aussi bien les tragédies que les triomphes de l’histoire de l’Afrique dans son ensemble. Nous devons partir du principe qu’il revient aux Africains de décider de l’avenir de l’Afrique. Il est vrai qu’une carte coloniale qui n’avait guère de sens a contribué à susciter des conflits, et l’Occident a souvent traité avec l’Afrique avec condescendance, à la quête de ressources plutôt qu’en partenaire. Cependant, l’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie zimbabwéenne au cours des dix dernières années, ni des guerres où des enfants sont enrôlés comme soldats. » En clair Barack Obama souffle dans la même trompette que Jean-Paul Sartre quand il disait « L’important n’est pas ce qu’on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu’on a fait de nous. » Il est temps de cesser de nous larmoyer sur l’histoire. Nous avons aujourd’hui toutes les potentialités nécessaires pour forger notre propre histoire, notre bonheur, notre développement. Pour cela, la bonne gouvernance est un impératif. « Le développement dépend de la bonne gouvernance. C’est l’ingrédient qui fait défaut dans beaucoup trop de pays depuis bien trop longtemps. C’est le changement qui peut déverrouiller les potentialités de l’Afrique. Enfin, c’est une responsabilité dont seuls les Africains peuvent s’acquitter. » A tous les présidents africains manipulateurs des constitutions et dont le seul projet est de s’éterniser au pouvoir, Barack dit « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions. L’histoire est du côté des courageux Africains, et non dans le camp de ceux qui se servent de coups d’État ou qui modifient les constitutions pour rester au pouvoir. » Il martèle également que par leur égoïsme, ces présidents créent « des problèmes qui condamnent leur peuple à la pauvreté. Aucun pays ne peut créer de richesse si ses dirigeants exploitent l’économie pour s’enrichir personnellement, ou si des policiers peuvent être achetés par des trafiquants de drogue. Aucune entreprise ne veut investir dans un pays où le gouvernement se taille au départ une part de 20 %, ou dans lequel le chef de l’autorité portuaire est corrompu. Personne ne veut vivre dans une société où la règle de droit cède la place à la loi du plus fort et à la corruption. Ce n’est pas de la démocratie, c’est de la tyrannie, même si de temps en temps on y sème une élection ça et là, et il est temps que ce style de gouvernement disparaisse. » Obama les met en garde parce que « l’histoire prononce un verdict clair : les gouvernements qui respectent la volonté de leur peuple, qui gouvernent par le consentement et non par la coercition, sont plus prospères, plus stables et plus florissants que ceux qui ne le font pas. »

Barack Obama devant le Parlement ghanéen le 11 juillet 2009

Pendant ce discours Barack Obama n’a pas manqué de s’adresser directement à la jeunesse africaine : « Le monde sera ce que vous en ferez. Vous avez le pouvoir de responsabiliser vos dirigeants et de bâtir des institutions qui servent le peuple. Vous pouvez servir vos communautés et mettre votre énergie et votre savoir à contribution pour créer de nouvelles richesses ainsi que de nouvelles connexions avec le monde. Ce seront les jeunes, débordant de talent, d’énergie et d’espoir, qui pourront revendiquer l’avenir que tant de personnes des générations précédentes n’ont jamais réalisé. »

A tous les citoyens du monde et surtout à tous les religieux Barack dit, « Nous sommes tous enfants de Dieu. Nous partageons tous des aspirations communes : vivre dans la paix et dans la sécurité ; avoir accès à l’éducation et à la possibilité de réussir ; aimer notre famille, notre communauté et notre foi. Voilà notre humanité commune. »

Il nous revient à tous de faire nôtre ce message du frère et à tous nos chefs d’Etat africain, ayez le courage d’épouser la démocratie, de penser peuple au lieu de clan, de respecter la constitution et la voix de la majorité. Être doyen des chefs d’Etat devrait être une honte et pas une gloire.

Koundjoro Gabriel KAMBOU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



22/07/2009
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