INFO-BURKINA

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Vite, des cercueils pour le Peuple Burkinabè

 

Celui qui a tué pour prendre un pouvoir, tuera toujours pour le conserver. Aucun doute n’est permis. C’est plus qu’une assurance ! La tragédie poursuit son inexorable cours « normal ». Tous ceux et toutes celles qui s’opposent au règne de Compaoré et de ses "grands projets éternels" doivent s’en convaincre et se le rappeler à chaque instant. Les jours qui viennent seront difficiles, alors Peuple du Burkina, préparez vos cercueils !

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Les démons peuvent somnoler par moment, ils restent dangereux à tout moment. Le weekend qui vient de s’écouler marque la seconde étape du processus. La première étape étant à son terme. La première étape est celle, par les disciples, des chants de louange, de glorification et les messages de divinisation du leader incontesté. Au Burkina Faso, en Afrique et ailleurs dans le monde, des disciples ont été commis à la tâche. Les aboiements ont fusé de ci et de là, canonisant le « pape Blaise » après seulement 27 ans de règne en «Saint Blaise pour la paix et l’émergence des peuples » ! N’en déplaise à la veuve de Thomas Sankara et ses enfants ; la vieille maman et les enfants de Norbert Zongo ; le professeur Oumarou Clément ; l’étudiant Boukary Dabo ; l’élève Flavien Nébié ; David Ouédraogo et toutes ces tombes anonymes qui saignent encore ! Il faut bien du sang pour sanctifier le saint ! Lapalissade.

 

Bienvenue à la deuxième étape : le Sang ! Encore du sang. Le juge Salifou Nébié du Conseil Constitutionnel, connu pour ses positions qui tranchent d’avec celles de la majorité des « juges acquis » a été lâchement assassiné dans la nuit du samedi 24 mai sur la route de Saponé. Encore cette route Ouaga – Saponé – Sapouy. L’Etat burkinabè est responsable de cet assassinat. La raison est simple : l’Etat est responsable de la sécurité de tous les Burkinabè. En plus, le juge Nébié est un haut responsable d’une Haute juridiction de l’Etat : le Conseil Constitutionnel. Sa mort est imputable à celui qui est désormais habitué à prêter serment de défendre, protéger et assurer la sécurité de l’ensemble des Burkinabè. Et en ces forts temps d’insécurité pour notre Loi fondamentale, il n’est nul doute que toute personne qui se tiendrait de façon opposée à la voie qui mène au pouvoir à vie, y laissera sa vie. Comme Norbert Zongo.

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Il y a peu, un homme de tenue appartenant à un corps d’élite m’a dit ceci, avec un sourire sérieux : « Vous qui parlez beaucoup là, on vous voit et on sait où vous habitez. Vous circulez sur vos motos ici, si on veut on peut vous enlever facilement ». Je lui ai répondu : « Ce temps est révolu et vous ne pouvez plus faire ça, comme avant ». Vraiment ? Certainement une réponse naïve et amnésique.

 

Le Peuple burkinabè est débout. Pour dire NON au pouvoir à vie, au recul démocratique, à la corruption et à tout autre vice. Les démonstrations populaires du 29 juin et du 28 juillet 2013 et celle du 18 janvier 2014, et très récemment celle du Mouvement Balai Citoyen à Bobo Dioulasso l’ont amplement prouvé. Dans cette lutte continue, ils n’hésiteront pas à arroser le Peuple de leurs balles. Il paraît qu’un jeune opposant, vieux connaisseur des méthodes a récemment crié : « Si le 31 mai 2014 (journée de protestation de l’opposition au stade du 4 août de Ouagadougou contre le sénat et la modification de l’article 37), nous ne mobilisons pas, nous sommes tous morts ». Alors, que chacun apporte son cercueil au stade ; et surtout désormais, que chacun de nous attache son cercueil sur sa moto, ou le mette dans le coffre de son véhicule pour circuler. Ils vous oublieront, immédiatement après qu’ils ont répandu votre sang sur cette terre paisible du Burkina Faso.

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Tout bon militaire doit être amnésique. Amnésique de tous ses crimes et assassinats qu’il a commis, qu’il commet et qu’il commettra. Il doit oublier à la seconde qui suit les pleurs du bébé dont il vient d’assassiner la mère, oublier le dernier cri de ce même bébé qu’il vient d’achever parce que ses cris dérangent « sa conscience militaire ». Oublier et encore oublier, même le silence assourdissant de ces tombes d’innocents dont il en est le « fier architecte ». N’est-ce pas mon Capitaine ?

 

Gabriel Kambou



27/05/2014
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